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samedi 1er février 2025
Un rêve, la nuit dernière, dont je devine...
( 14 novembre 2024 )

Un rêve, la nuit dernière, dont je devine aisément l’origine. Sur le quai d’une gare, ou d’une station de métro, une femme contrôleuse habillée de bleu clair, comme autrefois les pervenches, terrorise un jeune garçon qui n’a pas de ticket. Il reste muet, par timidité ou faiblesse d’esprit, jusqu’à ce que ses parents s’approchent et brandissent une carte de transport ornée de sa photo. La scène est inspirée de celle que nous avons connue avant-hier dans un TER au départ de Besançon. Attendant la navette qui devait nous conduire à la gare TGV, un agent SNCF nous annonce qu’elle n’arrivera pas, et que nous devrons rejoindre le TGV à Dijon, en prenant un TER qui va bientôt partir, sur un autre quai. Comme à chaque fois, aucune trace de ces changements sur les écrans du quai, ni sur l’appli SNCF... Dans le TER, alors que nous fulminons encore, incertains d’arriver à temps, un contrôleur revêche nous demande de lui montrer nos cartes de réduction, car explique-t-il, l’appli qu’il utilise ne reconnaît pas le QR codes de nos billets TGV (!). Il s’ensuit un échange assez vif sur le thème "vivement la privatisation". Tout se passe désormais comme si cette entreprise cumulait les tares du secteur privé, à la recherche exclusive du profit au détriment du service public, et celles d’une administration dont les employés, peu motivés, semblent considérer que les usagers les dérangent. Faire le constat de ce gâchis n’est pas pour autant ignorer qu’il est le fruit de la politique de droite qui démantèle les services publics en les privant de ressources. Et l’un des effets secondaires qu’elle en attend pour justifier sa démarche est précisément le mécontentement des utilisateurs...
Les Américains, sous la férule de Trump, vont expérimenter la version extrême de cette politique, et on peut compter sur Elon Musk pour venir à bout des derniers organes de régulation qui ont survécu après 40 ans de démantèlement. Un papier du Monde explique l’intérêt industriel et financier qu’il en attend : il veut permettre à Tesla de hâter la mise sur le marché des voitures sans pilote, freinée jusqu’ici par des règlements dont il veut se débarrasser. On est sans doute parvenu là-bas (et bientôt ici ?) à ce moment de "bascule de la démocratie et du pluralisme à la tyrannie et au fascisme" dont parle Noémi Klein dans son nouveau livre dont je viens de commencer la lecture.