A Besançon depuis hier matin. Temps frais et brumeux, idéal pour découvrir la ville, que nous avons déjà parcourue plusieurs fois dans tous les sens. La plupart des maisons de la ville ancienne sont baties dans un calcaire curieusement bicolore, alternant en larges bandes le crème et le gris bleuté. Enserrée dans une large boucle du Doubs, la cité semble n’avoir guère changé depuis le XVIIIe siècle. Épargnée par la dernière guerre et bien entretenue, elle dégage une impression de solidité à la fois austère et raffinée, typique des régions de montagne. On découvre derrière les porches une multitude d’hôtels particuliers, des passages voûtés reliant des cours intérieures successives, et des boutiques à la manière flamande, dont la façade étroite dissimule une très grande profondeur. La visite est facilitée par un guidage au sol très efficace, qui nous conduit aux principaux monuments, dont je retiens la cathédrale Saint Jean, blottie au pied de la Citadelle, à laquelle on accède en passant sous un arc de triomphe romain étonnamment bien conservé, et le Palais Granvelle, dont la cour intérieure ressemble à un très grand cloître, et où nous visitons le musée du temps, consacré à l’histoire de l’horlogerie. Dans une tour, un pendule de Foucault dont la rotation est soulignée par un jeu de diodes lumineuses qui ne semble plus fonctionner. Quant au musée des beaux arts , nous ne retiendrons rien de sa visite, car la terrible épidémie d’accrochage thematique qui sévit aujourd’hui dans les musées semble avoir causé ici des dégâts irréparables, le chaos des œuvres disposées au hasard étant accentué par l’installation d’un terrifiant labyrinthe de béton.
Mais c’est au dejeuner que nous avons fait la découverte la plus inattendue : un merveilleux salon de thé comme nous les aimons, dans le style du Barbarella d’Aix-la-Chapelle. Décidément cette ville nous plaît.
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