(...) face à la multiplication des sources d’information, la première réaction du monde médiatique s’est traduite, paradoxalement, par un resserrement de sa densité éditoriale. En quelques années, la mondialisation a produit une forme d’unification des points de vue, une concentration coercitive des discours autorisés : ce que l’on a baptisé "pensée unique" et qui était une manière de prudence généralisée.
Les journalistes, qui auraient du être aux avant-postes d’une lecture complexe des réalités contemporaines, se sont efforcés à l’inverse d’en produire une vision unitaire. Avec la complicité, dans le monde entier, de beaucoup de politiques prompts a opposer les forces du bien à l’axe du mal, avec la volonté de concevoir un avenir unilatéral, triomphant d’une actualité manichéenne. C’est de cette agilité mentale que nous devons trouver les moyens de sortir, à la fois dans notre conception du monde, et dans nos propres existences.
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dernière mise à jour:
dimanche 21 avril 2024
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