2016 éléments
dernière mise à jour:
jeudi 7 mars 2024
XY, de l’identité masculine
par Elisabeth Badinter
( 11 janvier 2011 )

[...] Discussion entre une femme blanche et une femme noire sur la question de savoir si la ressemblance sexuelle l’emportait sur les différences raciales. La blanche affirmait que le fait qu’elles soient femmes les solidarisait par-delà leur différence de couleur. Mais la noire n’était pas d’accord. « Quand vous vous regardez le matin dans la glace, que voyez-vous ? - Je vois une femme, répond la femme blanche. - C’est précisément le problème, répliqua la femme noire. Je vois une noire. Pour moi la race est visible chaque jour, parce que c’est la cause de mon handicap dans cette société. La race est invisible pour vous, raison pour laquelle notre alliance me paraît toujours quelque peu artificielle. »
[p.22]

Le comportement que les les sociétés définissent comme convenablement masculin est fait de manœuvres de défense : crainte des femmes, crainte de montrer quelque féminité que ce soit, y-compris sous forme de tendresse, de passivité ou des soins dispensés aux autres et bien sûr crainte d’être désiré par un homme. De toutes ces craintes, Stoller déduit les attitudes de l’homme ordinaire ; « être rude, tapageur, belligérant ; maltraiter et fétichiser les femmes ; rechercher seulement l’amitié des homme mais aussi détester les homosexuels ; parler grossièrement ; dénigrer les occupations des femmes. Le premier devoir pour un homme est : ne pas être une femme. »
[p.79]