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dimanche 21 avril 2024
La société de l’esprit
par Marvin Minsky
( 2 août 2010 )

Paradoxe de Fredkin : Plus deux solutions paraissent aussi attirantes l’une que l’autre, plus il risque d’être difficile de choisir entre elles, alors que dans ce cas, le choix importe d’autant moins. [p. 85]

Une idée horrible : [...] Il se pourrait que la rareté de ce que nous appelons génie soit due au fait que notre évolution se déroule sans souci des individus. Une tribu ou une culture pourrait-elle subsister si chaque individu découvrait de nouvelles façons de penser ? Il serait bien triste que la réponse soit non, car les gènes du génie risqueraient alors de mener non pas à l’ensemencement, mais plutôt à une fréquente élimination des mauvaises herbes. [p. 141]

Il n’y a absolument rien à dire d’un point isolé ; on ne peut parler que de ses rapports avec d’autres points. Le problème n’est pas que ce sont des entités trop complexes à expliquer, mais, au contraire, qu’elles sont trop simples à expliquer. On ne peut même pas parler de la position d’un point en soi, puisqu’une position ne peut être donnée que par rapport à d’autres points de l’espace. En revanche, lorsqu’on connaît quelques paires de points, il est possible d’établir des relations entre eux et les lignes qui les unissent, puis de définir d’autres points où divers couples de lignes peuvent se croiser. La répétition de ce processus peut engendrer des univers géométriques entiers. Une fois que l’on a compris le fait terrifiant que les points ne sont rien en eux-mêmes et qu’ils n’existent que par leurs rapports avec d’autres points, on peut se demander, à l’instar d’Einstein, si le temps et l’espace ne sont pas seulement de vastes sociétés sans rapports de proximité. [p.201]