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dimanche 21 avril 2024
Ma philosophie de A à B
par Andy Warhol
( 31 juillet 2010 )

Lorsque vous vous intéressez à quelqu’un, et qu’à votre avis ce quelqu’un pourrait bien s’intéresser à vous aussi, vous devriez lui signaler tous vos problèmes de beauté et vos défauts immédiatement, plutôt que d’espérer qu’ils passeront inaperçus. Peut-être avez-vous, disons un problème esthétique permanent auquel vous ne pouvez rien changer, par exemple des jambes trop courtes. Eh bien, dites-le. "Comme tu l’as sans doute remarqué, mes jambes sont nettement trop courtes par rapport au reste de mon corps." Pourquoi donner à l’autre la satisfaction de le découvrir lui-même ? Une fois que c’est dit franchement, au moins, vous savez que ce ne sera jamais un problème par la suite dans vos relations et, si jamais cela se produit, vous pourrez toujours déclarer : "Je t’avais prévenu dès le départ."

Supposons maintenant que vous avez un problème de beauté purement temporaire - un bouton, des cheveux ternes, des yeux battus, trois kilos de trop à mi-corps. Signalez-le aussi quand même. Si vous ne le signalez pas en disant : "Mes cheveux sont vraiment ternes en ce moment, ce doit être l’arrivée des Anglais", ou "J’ai pris trois kilos à Noël en mangeant des chocolats de chez Russel Stover, je vais me dépêcher de les reperdre", si vous ne précisez pas ces choses, on risque de prendre votre problème de beauté provisoire pour un problème de beauté permanent. Pourquoi ne le penserait-on pas, si l’on vient juste de faire votre connaissance ? Rappelez-vous que cette personne ne vous a jamais vue de sa vie. C’est dons à vous de faire en sorte qu’il s’imagine comment sont vos cheveux lorsqu’il brille, votre corps quand il a trois kilos de moins, et votre robe quand elle n’a pas de tache grasse sur le ventre. Prenez même la peine d’expliquer que vous avez des vêtements bien plus jolis dans votre penderie. Ceux à qui vous plairez pour vous-même seront ravis d’employer leur imagination à se représenter comment vous êtes sans votre problème de beauté temporaire. [p.59]

Les hôtesse de l’air ont la meilleure image publique qui soit. Leur travail est en vérité le même que celui des serveuses de chez Bickford’s, avec quelques corvées en plus. Je ne cherche pas à rabaisser les hôtesse de l’air, je cherche simplement à réévaluer les serveuses de chez Bickford’s. La différence, c’est que l’hôtesse de l’air fait un métier du Nouveau Monde qui n’a jamais eu à souffrir des stigmates laissés par le syndrome de l’aristocratie rurale de l’ancien monde. [p. 89]

La plupart des journalistes n’ont aucune envie de savoir ce que vous pensez vraiment. Ils veulent seulement des réponses qui cadrent avec l’article qu’ils ont l’intention d’écrire, et ils estiment généralement que vous ne devriez pas laisser votre personnalité s’immiscer dans l’article qu’ils écrivent ou sinon ils vont vraiment vous détester pour de bon parce que vous leur donnez un supplément de travail : Plus vous leur donnez de réponses, et plus ils ont de réponses à déformer pour cadrer avec leur histoire. [p. 138]