Extrait d’une itw de Rony Brauman dans Libération
Tout se passe comme si une panne du politique, une incapacité à se projeter dans l’avenir, nous ramenait vers un ressassement morbide du passé. [...] La figure de la victime a pris une telle importance que sont apparues des associations de fils et filles de victimes, déportés juifs, déportés africains, comme sice statut se transmettait de génération en génération. On n’est plus victime de quelque chose (une persécution ou une épidémie) mais victime par hérédité. Il ne s’agit plus d’une réalité vécue, mais d’une construction imaginaire, avec pour enjeu la reconnaissance sociale. Celà pousse certains à ne considérer leur existence qu’à l’ombre des atrocités subies par leurs ancêtres, réels ou supposés.
Rony Brauman Dans Libération du 21 06 2006