Comme tous les socialistes, je surestime les riches [p 57]
En tant qu’écrivain j’éprouve une méfiance aigue envers tous les mots, pas seulement les slogans. Je les perçois comme de fines lianes qui doivent être lancées encore et en encore au-dessus de l’abîme qui existe entre nous ; elle peuvent supporter le poids du sens, mais pas longtemps. Elles pourrissent ou cèdent, parce qu’elles sont des filaments vivants. Lorsque quelqu’un a recours à des expressions toutes faites (et en quoi consiste tout culte si ce n’est en de telles expressions ?) j’entends claquer les mots et je suis pris de vertige. [p 58]
L’activisme n’est pas seulement profitable pour la communauté mais aussi pour la santé mentale de chacun. Etre gay dans un monde hétéro, même s’il est supposé permissif, est tellement aliénant que le seul moyen d’éviter la dépression est d’affirmer son identité gay. La colère peut prendre trois formes : la haine de soi, la fureur incontrôlée, et le calme dans une constante affirmation de soi. La première possibilité est assomante, la deuxième inutile, la troisième est sage. [p 170]
La droite est composée de deux groupes très différents : d’une part la classe ouvrière, les propriétaires de petites affaires et les religieux, et d’autre part ceux qui dirigent le pays. Il n’y a rien de vraiment commun entre les deux factions. Ils ont besoin de fausses questions "morales" comme l’homosexualité, l’avortement, les lois sur le contrôle des armes pour leur donner une apparence d’unité. Leur unité est construite sur l’ignorance et les préjugés. [p 222]