En route pour Lausanne, ou plutôt en train, un train de sénateur qui prend son temps : six heures ! Au départ, alors que dix minutes après l’heure prévue nous étions toujours à quai, on nous apprend que le conducteur a eu un malaise, que son remplaçant ne peut pas rouler à grande vitesse, et que nous emprunterons donc des voies normales. Nouvelle annonce surprise après l’arrêt à Frasne : Tout le monde devra descendre à Vallorbe, car le TGV n’ira pas plus loin, et nous devrons attendre 45 minutes l’arrivée d’un train de remplacement qui nous conduira à Lausanne. Aucune explication pour justifier cette manœuvre, mais nous supposons qu’il s’agit d’une mesure prise par les chemins de fer suisses qui refusent depuis peu les trains allemands et français qui arrivent en retard dans leurs gares (et le retard est désormais la règle plutôt que l’exception), et perturbent leurs propres plannings. Plus que jamais, nous nous fixons pour règle (à appliquer partout sauf en Suisse...) de ne jamais commencer un voyage en train après 15 heures, au risque d’y passer la nuit, et de ne pas prévoir de correspondance.
Vite oublié ces aléas en retrouvant dès notre arrivée le très beau musée d’art contemporain construit tout près de la gare. Nous avions découvert l’an dernier son architecture spectaculaire et son café accueillant. Les collections sont atteintes par la douloureuse maladie du classement thématique, mais une salle faisait heureusement exception au milieu d’un fourre-tout sans intérêt sur le thème de la mer : nous y avons admiré un immense diorama de fonds marins, peuplés de coraux, méduses et autres animaux tous vivement colorés et réalisés en ... tricot et crochet, par des centaines de petites mains allemandes.