Revu hier soir avec grand plaisir Amadeus de Milos Forman. Quarante ans après sa sortie, le film n’a rien perdu de sa beauté et de son énergie. Wikipedia rappelle que le scénario, œuvre du dramaturge anglais Peter Shaffer, est adapté d’une pièce à succès qu’il avait écrite en 1979, en s’inspirant lui-même d’une courte pièce de Pouchkine, Mozart et Salieri. Le talent de cinéaste de Forman (à qui on doit notamment Vol au-dessus d’un nid de coucous) rend cruelle la comparaison avec le film de 2022 que nous avions vu la veille, Il Boemo, du tchèque Petr Vaclav, qui traite d’un sujet très voisin : La vie du compositeur Josef Mysliveček, autre contemporain de Mozart, tout aussi célèbre que Salieri, et comme lui totalement oublié par la postérité. Les deux films, tournés dans des décors naturels somptueux, restituent bien l’atmosphère d’intrigues de cours et de libertinage du XVIIIe siècle et la musique, magnifique, y est tout aussi omniprésente. Mais le Boemo est traité comme un banal biopic qui semble vite terriblement ennuyeux. La liste interminable des coproducteurs qui précède le générique explique sans doute en partie cette impression de lourdeur.