L’installation du nouvel ordinateur de Minbl m’a quelque peu rassuré sur mes capacités cognitives : Même si la capacité de concentration et la mémoire immédiate sont diminuées, je reste capable de mener à bien ce genre de tâche. Mais je redoute plus que jamais le jour où je découvrirai que cela ne m’est plus possible. Je crains même que ce soit déjà le cas pour des travaux complexes : En modifiant ce site web pour y ajouter ce journal, il m’a semblé que je ne pourrais plus le réaliser aujourd’hui.
Pour le reste, l’actualité de ces derniers jours se résume dans les médias aux retours de vacances (mais nos restaurants et commerçants habituels n’ont pas encore rouvert), et au faux suspense pour la nomination d’un premier ministre.
Vu deux films : "La (très) grande évasion" de Yannick Kergoat et Denis Robert, est un documentaire qui détaille de manière implacable le fonctionnement des paradis fiscaux. On en retient la place sans cesse accrue qu’ils occupent dans l’économie mondiale, bien que depuis quarante ans nos gouvernants successifs promettent de les combattre, voire affirment qu’ils ont disparu (Moscovici). A l’origine de cette catastrophe, qui a conduit à la destruction générale des services publics et à l’appauvrissement des populations, la révolution conservatrice née aux Etats-Unis dans les année 80, illustrée par une déclaration de Reagan, pour qui « on ne doit pas attendre que l’Etat résolve les problèmes, mais combattre l’Etat, qui est le problème ». Cette doctrine inspirera dans le reste du monde occidental les politiques de dérégulation conduites au nom de la libre concurrence.
Le lendemain, nous avons découvert un film totalement oublié de Philippe de Broca, ignoré par le public à sa sortie, en 1966, "Le roi de cœur". En rupture complète avec le reste de son œuvre, qui semble aujourd’hui très convenue et terriblement datée, cette fantaisie historique et loufoque séduit autant par son étrangeté que par la richesse des moyens employés et de la distribution : Brasseur, Brialy, Serrault, Micheline Presle...
Magnifiquement restaurée, cette œuvre apparaît totalement inclassable et intemporelle, au même titre que les films de Jacques Demy : On pense en particulier, pour la splendeur des décors et des costumes, à Peau d’âne , tourné quatre ans plus tard.