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lundi 16 septembre 2024
Ni l’un ni l’autre n’avions vu Le chagrin et...
( 27 août 2024 )

Ni l’un ni l’autre n’avions vu Le chagrin et la pitié à sa sortie, en 1971. Comment imaginer ce que nous en aurions retenu alors ? Je parierais volontiers, après en avoir découvert la première partie hier soir, que le choc aurait été moins fort, tant nous avons été frappés par la similitude entre le climat politique d’aujourd’hui et celui de la fin des années 30, tel que le décrivent les témoignages et les documents d’archives. Certes, Macron n’est pas Pétain, et nous ne sommes pas (encore ?) en guerre, mais l’obsession de rechercher des boucs-émissaires (hier les juifs, aujourd’hui les musulmans), et celle de dénoncer une supposée décadence du pays dont "l’idéologie de gauche" serait responsable nourrissent comme il y a un demi siècle le discours dominant et ses canaux de propagande. Fidèle aux analyses de Pascal Praud, Michèle B., à qui j’ai rendu visite hier après une longue éclipse, se dit plus que jamais préoccupée par les mauvaises manières faites au RN, pourtant devenu si respectable (et par là même si populaire...), mais qui continue pourtant d’être honteusement calomnié par la gauche, et injustement tenu à l’écart par Macron. Lequel je vois pour ma part plutôt occupé, comme à son habitude lorsqu’il est menacé, à gagner du temps en organisant des simulacres de concertations, et négociant en coulisse et en même temps un accord de gouvernement avec cette extrême-droite qu’il prétend fustiger.
J’ai par ailleurs entrepris la lecture du dernier livre d’Aurélien Bellanger, Les derniers jours du Parti Socialiste, dans lequel jusqu’ici (la moitié du volume), je ne retrouve pas ce qui m’a plu dans les précédents. Le récit est toujours très documenté, et le style toujours brillant. Mais cette fois l’auteur en fait beaucoup trop, et s’abandonne à une emphase pesante et assez ennuyeuse, faite d’un déluge de citations et d’un étalage un peu cuistre de sa culture philosophique. J’espère réviser ce jugement à la lecture de la suite, car le sujet traité, la responsabilité/complicité du Printemps Républicain dans la montée de la marée fasciste, recoupe évidemment mes observations sur le sinistre retour des années 20.
Parenthèse bienvenue ce midi : nous avons déjeuné avec Patrick et Moussa à la terrasse d’un charmant restaurant thaïlandais, en bordure d’un lac, dans une banlieue du Val-de-Marne.