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lundi 16 septembre 2024
Après le déjeuner dans [notre brasserie...
( 6 août 2024 )

Après le déjeuner dans notre brasserie favorite du Plessis-Robinson, nous sommes rentrés à pied jusqu’à Issy-les-Moulineaux, par un chemin pittoresque et ombragé qui traverse la forêt de Meudon. Au calme et en pleine nature, mais à deux pas du confort de la ville, voilà la campagne idéale ! Dans le métro, une horde de touristes olympiques coréens envahit la rame à Montparnasse, habillés JO des pieds à la tête, tatoués JO (provisoirement ?) sur le visage, équipés de drapeaux et de mascottes JO. La laideur agressive de ces accessoires, semblable à celle de l’univers du foot, est à l’évidence un choix esthétique, un mépris de classe parfaitement assumé par les vendeurs de cette pacotille. Leur brief aux designers devait leur imposer de faire moche.
Cela pourrait nourrir un chapitre de plus dans le livre de la journaliste Jade Lindgaard : Paris 2024, une ville face à la violence olympique , dont je viens de finir la lecture. Le style en est assez semblable à celui de V. Castanet, l’enquête tout aussi fouillée, et ce qu’elle révèle sur le CIO et l’envers du décor des JO de Paris est là encore un système mafieux, qui puise lui aussi dans les fonds publics, mais à une toute autre échelle qu’ Orpea : jusqu’à conduire parfois à la ruine les villes (Montréal), voire les pays (la Grèce) auxquels il s’attaque.
Après un rappel fort utile des bilans financiers désastreux JO des trois dernières décennies, on découvre à quel point les effets qu’ils engendrent à terme sont à l’inverse des promesses faites avant leur lancement : Les équipements créés sont peu réutilisés, les villages olympiques, censés devenir habitat social, sont destinés à la spéculation immobilière, le bilan écologique est catastrophique, et les lendemains prospères induits par les jeux n’arrivent jamais. Comme dans les Fossoyeurs, on souligne enfin le secret qui entoure les processus de décisions, et le refus des responsables politiques de consulter les populations qu’elles concernent. Malheureusement, l’ampleur du bombardement médiatique autour des JO est tel que cet ouvrage, pourtant indispensable à leur compréhension, ne suscitera sans doute que peu d’écho.
J’aimerais qu’il en aille de même pour le film que nous avons vu hier soir, car quoiqu’on pense de la personne et de l’œuvre de Salvador Dali, il ne méritait sûrement pas l’affront que lui porte ce film médiocre (Daaali !).
L’auteur, Quentin Dupieux, qui prétend en toute modestie ajouter un chapitre à l’histoire du surréalisme (il dit sans rire avoir puisé son inspiration chez Bunuel !), nous inflige un spectacle prétentieux et d’un ennui mortel, tournant autour du cinéma dans le cinéma qui se moque du cinéma, bref un de ces projets bâclés mais assortis d’une distribution à la mode auxquels le CNC adore attribuer des avances. Seules sont drôles les rares séquences où Edouard Bear incarne Dali. Mises bout-à_bout, elles feraient un bon court-métrage. On se demande comment le distributeur du DVD a osé joindre en bonus à ce navet la merveilleuse interview de Dali par Denise Glaser, tant le contraste est navrant.
Après toutes ces raisons de bougonner, un éclair de lumière avec cet article de Pour La Science sur l’origine de la vie. Il décrit une nouvelle expérience conduite avec des automates cellulaires, comme dans le jeu de la vie. Il apparaît que sans rien faire d’autre que disposer des particules de maniere aléatoire dans un espace donné, elles finissent, après de très nombreuses générations, par s’organiser, se complexifier, et transmettre leurs nouvelles propriétés aux générations suivantes. En somme, le mecanisme de l’évolution a pu commencer à partir de rien : Ça ne va pas plaire aux bigots, surtout aux créationnistes !