La premiere nouvelle de la journee etait triste, la dernière navrante. On apprend ce matin la mort de Benoit Duteurtre. Je me souviens surtout de son roman drôle et méchant (les deux vont souvent de pair) sur le Paris gay des années 80, plus tard de sa croisade contre la transformation des gares en galeries marchandes, et dun panphlet brillant sur le même sujet. A son crédit aussi son amour de la musique et de l’opéra. Avec les annees 2000, son inclination à droite était devenue radicale, plus drôle du tout.
La nouvelle du soir, c’est le nouveau camouflet de Macron à la gauche. La réélection de Braun-Pivet au perchoir signe clairement que l’ensemble de la droite, puisqu’il faut s’allier, choisit sans la moindre réserve le fascisme plutôt que la gauche. Le plus triste est que la gauche elle-même ait déployé tant d’efforts pour se diaboliser, quand ses ennemis suivaient le chemin inverse.
Notre séjour à Munich s’achève : au musée Lenbachhaus, cet après-midi, nous avons découvert une surprenante collection de Kandinsky. Une bonne trentaine de tableaux datant d’avant l’abstraction : des scènes de genre, des paysages à la Eugène Boudin, des œuvres ou l’on ne reconnaît rien de son talent, pas même celui de coloriste. En revanche, quelques pièces de Klee, relevant elles aussi de périodes et de styles très différents, sont aussitôt identifiables à son génie, comme le sont les œuvres de Picasso.
A la boutique du musée, un moment de grande joie quand Minbl tombe en arrêt devant un mobile assez semblable au nôtre, mais paré de belles couleurs, et surtout quand il accepte assez facilement que nous l’achetions. De tels moments sont si rares, et si precieux ,quand je peux dans ses yeux lire avec certitude qu’il éprouve un moment de bonheur.